"En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle."

Le Mali est un pays riche en vestiges du passé. La découverte de l'homme d'Asselar dans la région de l'Adrar des Iforas par le professeur Théodore Monod fait de cette terre un très ancien foyer de peuplement et de civilisation. Ce crâne d'homme préhistorique trouvé au Sahara est en effet le premier squelette en Afrique Occidentale qui présente des caractères négroïdes certains ; il daterait d'environ 6 000 ans.

Ce qui est surtout important dans l'histoire du Mali, c'est qu'en dehors des grottes, ossements et outillages préhistoriques trouvés, c'est un peuplement Saharien très ancien qui se situe dans le Noéolitique. Le Sahara, fertile à un moment donné, était une région privilégiée de peuplement et c'est de là que seraient venues la plupart des populations que l'on retrouve en Afrique Occidentale.

Dans la région où cet espace géographique n'a jamais constitué une barrière infranchissable pour les populations, on sait que des relations ont existé entre les mondes méditerranéen et Africain depuis la plus haute antiquité. Des écarts romains font état d'expéditions vers la boucle du Niger, et Cheickh Anta Diop est persuadé qu'en procédant à des fouilles dans cette région, on y découvrirait des monuments ou vestiges de la civilisation pharaonique. Il est évident que la plupart des produits comme l'or, les éléphants et les esclaves noirs que l'on trouvait à Carthage, venaient du Soudan.

Contrairement à l'antiquité, nos connaissances sur le Mali sont beaucoup plus importantes pour la période médiévale. Le moyen âge occidental correspond pour cette partie de l'Afrique à l'ère des grands empires; c'est une période étudiée et connue qui fait la fierté des Maliens et des Africains. C'est l'époque où les civilisations maliennes sont arrivées à maturité, où elles ont sécrété un type d'homme, un modèle de société, une organisation générale de la société, un essor intellectuel.

"Avant la création du monde, avant le commencement de toute chose, il n'y avait rien, sinon UN ETRE. Cet Etre était un vide sans nom et sans limite, mais c'était un vide vivant, couvant potentiellement en lui la somme de toutes les existences possibles.
Le temps infini, intemporel, était la demeure de cet Etre-Un.
Il se dota de deux yeux. Il les ferma: la nuit fut engendrée. Il les rouvrit: il en naquit le jour.
La nuit s'incarna dans Lewrou, la Lune. Le jour s'incarna dans Nâ'ngué, le Soleil.
Le Soleil épousa la Lune. Ils procréèrent Doumounna, le temps temporel divin.
Doumounna demanda au temps infini par quel nom il devait l'invoquer. Celui-ci répondit: "Appelle-moi Guéno, l'Eternel."
(Généalogie mythique de Njeddo Dewal d'après la cosmogonie du Mandé)